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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 06:17

Comme un peu tout le monde, je sais que le Cambodge a connu des moments difficiles au cours du dernier siècle mais j'en connaissais peu les détails.

 

Je me souviens d'avoir entendu parler de Pol Pot et de ses Khmers rouges lorsque j'étais cégépien à la fin des années 70. À l'époque, la lutte révolutionnaire maoïste pouvait même avoir un petit côté sympathique vu de loin, confortablement "évaché" dans un fauteuil de L'Évasion au cegep de St-Hyacinthe, en train de réinventer le monde en fumant du pot.

 

J'ai visité plusieurs endroits depuis mon arrivée à Phnom Penh et il y a de magnifiques choses à voir.

 

Palais royal.jpgComme le palais royal, que je vois d'ailleurs du balcon de ma chambre d'hôtel. Ce palais a été construit au plus fort de la période coloniale française au 19e siècle et sert toujours de résidence royale.

 

Sur un immense terrain ceinturé d'une haute clôture jaune, tout en face du majestueux fleuve Mékong, se trouvent de nombreux édifices entourant ce palais. Tous d'un style architectural enchanteurPagode d'argent.jpg propre au Cambodge et plus magnifiques les uns que les autres.

 

Entre autres, on y retrouve un magnifique temple Bouddhiste, la Pagode d'argent, qui doit son nom au fait que son plancher est composé de plaques d'argent pures.

 

À l'intérieur de cette pagode trône en son centre un immense Bouddha en or massif dans lequel sont incrustés des milliers de diamants, dont trois (dans la paume de chaque main et dans son front) qui sont d'une grosseur que je n'avais jamais vu. Je n'ose imaginer la valeur de ce trésor.

 

C'est vraiment très beau à voir tout ça.

 

Puis il y a l'horreur.

 

J'ai visité l'école primaire de Toul Sleng et j'en suis encore tout bouleversé.

 

Au cours des années 70 le Cambodge était au prise avec une guerre civile. D'un côté, le gouvernement militaire de Phnom Penh qui avait renversé la monarchie suite à un coup d'état. Ils avaient été aidés par les Américains qui eux voulaient se débarrasser des vietcongs communistes du redoutable Ho Chi Min se cachant au Cambodge. Durant ce qui fut perçu par le peuple cambodgien comme une "invasion" américaine, le roi  du Cambodge a été contraint à l'exil en Chine.

 

Pol Pot.jpgDe l'autre côté un certain Saloth Sar (qui s'appellera plus tard Pol Pot après avoir porté plusieurs autres noms), gosse de riche élevé à Paris, lèvera une armée de paysans du nord du Cambodge - les célèbres Khmers rouges - avec l'aide de la Chine communiste.

 

Tout ça aussi avec un certain appui du roi en exil. Appui qu'il regrettera par la suite puisqu'il sera fait prisonnier durant toute l'ère de Khmers rouges.

 

Les Khmers rouges finirent donc par avoir le dessus et entrèrent dans Phnom Penh le 17 avril 1975. Ils furent accueillis en délivreurs par le peuple mais leur joie fut de très courte durée. Ils étaient venu pour exterminer la vermine capitaliste et créer un nouveau monde basé sur des principes ultra-communistes maoïstes purs et durs. Dans cette idéologie où évidemment tout appartient à tout le monde et à personne en même temps, il n'y a de salut que dans le travail paysan. Tout ce qui était le moindrement intellectuel et non utile au travail de la terre pour le bien commun constituait une menace qu'il fallait éliminer, en commençant par l'éducation.

 

Victimes des Khmers Rouges.jpgComme ces "intellectuels" se trouvaient en ville, à Phnom Penh de surcroît, ville qui avait "collaboré" avec l'ennemi, tous les urbains devinrent donc suspects aux yeux des cruels et sanguinaires Khmers rouges. Ils commencèrent dès le premier jour par exécuter sans ménagement tous ceux qui avaient une certaine forme de pouvoir avant leur arrivée, femmes et enfants n'étant surtout pas épargnés.

 

Le principe sous-jacent étant qu'il valait mieux exécuter des innocents que de laisser un seul coupable en vie.

 

Par la suite, ils firent évacuer la ville par la pointe du fusil en l'espace de quelques heures sous le faux prétextes qu'elle s'apprêtait à être bombardée par les Américains. Tout le monde sans exception - ils vidèrent même les hôpitaux -  durent prendre le chemin de la forêt et de la campagne afin de se consacrer uniquement à la culture du riz en communauté. La monnaie, la famille, la religion et la propriété privée furent abolies. Des centaines de milliers de personnes mourront en chemin ou carrément de faim.

 

Salle de torture.jpgComme les écoles ne servaient plus à rien dans ce régime totalitaire, l'école primaire de Toul Sleng deviendrait plus utile en "centre de sécurité" qu'on nommera S-21.

 

Les salles de classes furent converties en chambres de torture afin de faire avouer aux traîtres qu'ils collaboraient avec la CIA et autres occidentaux.

 

Prison S-21.jpgD'autres salles furent transformées en cellules dans lesquels on entassait les suspects durant des mois en les "rééduquant" dans l'attente de leur exécution sommaire.

 

Après des mois de torture, ils étaient amenés à Choeung Ek en banlieue de Phnom Penh où ils étaient tout simplement abattus d'un coup de masse derrière la tête (pour économiser les munitions) ou enterrés vivants. Je devais aller visiter Choeung Ek (qu'on appelle maintenant The Killing Fields) mais j'ai manqué de courage après avoir visité la prison S-21 (devenue le Toul Sleng Genocide Museum). De voir ces chambres et ces instruments de torture donne la chair de poule.

 

Prisonniers.jpgDe regarder les photos des prisonniers qui étaient fichés en entrant devient carrément insupportable quand on sait de quelle façon ils ont été assassinés quelques mois plus tard.Surtout les photos d'enfants. Sur les 17 000 prisonniers qui sont passé par S-21, seulement 7 en sont sorti vivants.

 

En un peu moins de quatre ans, Pol Pot et ses sbires ont exécuté le tiers de la population du Cambodge de façon cruelle et inhumaine. La plupart de ses fidèles alliés y ont aussi laissé leur peau, Pol Pot devenant de plus en plus paranoïaque au fil du temps. Bref, il s'agit de rien de moins que l'un des plus grands despote cruel de l'histoire de l'humanité. Il n'a jamais été jugé pour ses crimes et est mort dans son lit en 1998.

 

Étonnant qu'on n'en parle pas plus que ça, je veux dire comparé à d'autres horreurs comme les camps de concentration nazis ou d'autres tyrannies du même genre. Par contre, vous risquez peut-être d'en entendre parler un peu dans les prochains mois car s'ouvrira sous peu le procès de Kaing Guek Eav, mieux connu sous le nom de "Duch", directeur de l'infâme prison S-21.

 

Et dire que tout ça s'est déroulé il y a à peine 30 ans.

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 09:56

Interdictions.jpg

 

Je terminais mon dernier article en disant que je m'attendais à ce que ce soit plus rock'n roll à Phnom Penh.

 

C'est effectivement la plus intense des villes asiatiques que j'ai vu jusqu'à maintenant.

 

 

Tout d'abord, la journée a débutée par un agréable tour de tuk tuk m'amenant à l'autobus pour Phnom Penh. Voici une brève vidéo qui vous donnera un apperçu du trajet au sortir de mon hôtel à Siem Reap.




Ensuite, il faut se taper six heures d'autobus pour faire moins de 300 kilomètres. Durant le trajet nous avons eu droit à du karaoké cambodgien. Il y a beau y avoir le texte qui défile à l'écran mais comme c'est écrit en alphabet khmer, j'avoue que j'avais un peu de difficulté à suivre. Ça a duré comme ça durant six heures, alors qu'il n'y avait pratiquement que des touristes occidentaux dans cet autobus. C'est sans parler du chauffeur qui ne cessait pas de klaxonner à chaque fois qu'il y avait une moto dans la rue. Et comme il n'y a que ça des motos dans la rue au Cambodge, on a eu aussi droit à un concert continu de klaxon durant ces six heures.

 

Je n'étais donc pas fâché d'arriver à Phnom Penh.

 

Éléphant.jpgPremier constat : tout est amplifié dans cette grande ville. La chaleur, la circulation, le bruit, la poillution, les odeurs et la solliciation qui bat ici tous les records. C'en est même hallucinant à certains égards si on débarque ici sans préparation. Heureusement que j'ai déjà un mois et demie d'Asie derrière la cravate...

 

En fait, si vous n'avez jamais mis les pieds en Asie, je ne vous conseille pas de commencer par Phnom Penh. À moins de vouloir être complètement déstabilisé. Vous devez avoir une certaine carapace et trouver qu'un certain nombre de choses extraordinaires deviennent d'une banalité quotidienne pour pleinement l'apprécier.

 

Par exemple, pour être bien ici il faut trouver ça tout à fait normal :

  • qu'il fasse toujours entre 35 et 40° le jour et 30° la nuit;
  • de répéter dix mille fois par jour "No, thank you, not now" avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles;
  • d'ignorer les remarques (probablement) désobligeantes en Khmer car eux aussi entendent "No thank you" dix mille fois par jour et deviennent exaspérés de ces riches westerners qui leur refusent une course à $1 ou $2;
  • de traverser la rue au milieu d'une circulation incessante, composée surtout de motos et de tuk tuks. Le secret c'est de prendre une grande respiration et de traverser lentement, sans regarder et sans s'arrêter. Ce sont les motos et les tuk tuks qui vont vous éviter et non le contraire. Si vous vous arrêter pour les éviter, c'est là qu'ils vous rentrent dedans. On sent parfois les pneus de motos nous frôler les orteils mais jamais personne ne vous touchera (à moins d'être complètement saoul, ce qui peut arriver le soir mais ils sont faciles à reconnaître - ils roulent les lumières éteintes). Il faut juste faire un peu plus attention avec les autos, mais comme il y en a moins;
  • parlant de circulation justement, de voir la façon dont ils s'y prennent pour tourner à gauche sans ralentir : Premièrement, 200 mètres avant de tourner ils vont se ranger dans la voie de gauche, faisant face aux autos qui arrivent en sens contraire et leur coupant la route. Rendu à l'intersection, ils vont tourner à gauche mais dans la voie de gauche, faisant encore face à la circulation qui arrive en sens contraire. Par la suite, lorsque c'est prudent de le faire, ils se rangeront sagement dans la voie de droite, là où ils auraient toujours dû être depuis le début. De toute beauté à les voir aller;
  • de négocier, car tout se négocie ici ou presque, les prix étant rarement affichés;
  • de voir des petits lézards se promener sur les murs, même dans les endroits les plus chics et les plus propres;
  • de voir des enfants nus habiter dans la rue et ce même tout près des hôtels les plus luxueux. Des familles complètes habitent sur le trottoir, couchant dans une charette ou sur un simple matelas, s'abritant sous un filet anti-moustiques et ayant parfois une télé. J'ai même vu une vieille femme complètement nue dans un parc, pas très loin du coin des ambassades, d'une saleté incroyable et ressemblant plus à un animal sauvage qu'à un être humain. Le pire, c'est que personne autour n'y prêtait attention;
  • de marcher dans la rue car les trottoirs, il faut oublier ça. Ils servent pour les autos, les motos, les tuk tuks, les hamacs, les restos improvisés, les abris de fortunes, bref à tout sauf aux piétons. C'est plus facile de marcher carrément dans la circulation de la rue;
  • sur ces mêmes trottoirs, de voir apparaître quelqu'un tirant une charette dans laquelle il y a une table, des chaises, une glacière, un four à bois et de la nourriture. Un resto vient d'apparaître et il disparaïtra quand il n'y aura plus rien à vendre. Il y a toujours des clients, la moitié de la population nourissant l'autre moitié en Asie;
  • de voir (et de sentir) des ordures partout sur le bord des rues. La règle ici est qu'on peut jeter n'importe quoi n'importe où et que des camions passent la nuit pour ramasser les sacs d'ordures. Mais comme les sacs ont été déchiquetés soit par des mendiants ou encore par les nombreux rats qui y grouillent constamment, disons que la moitié des ordures reste au sol où ça fermente joyeusement à cette température;
  • de voir des motos et des autos stationnées dans le salon des maisons ou le hall d'entrée d'endroits publics. J'ai vu une auto à l'intérieur d'un restaurant, d'un salon de coiffure, d'un magasin de meubles et dans le hall d'un hôtel;
  • Douche.jpgde prendre sa douche dans la toilette. 80% des hôtels où j'ai dormi en Asie avaient ce genre de douche : une simple douche téléphone sur le mur en face de la toilette, sans rideau ni aucune démarcation que ce soit. La salle de bain est bien sûr toute mouillée après la douche et il faut penser à sortir le papier de toilette avant;
  • de vivre régulièrement des coupures d'électricité à toute heure du jour;
  • de ne pas avoir de connexion fiable à internet et quand il y en a, de ne pas se surprendre de sa lenteur;
  • finalement, de croiser des touristes sexuels.

 

C'était d'ailleurs ma plus grande déception à l'arrivée lorsque j'ai réalisé que l'hôtel où j'avais réservé (suite à une recommandation d'un Français croisé à Siem Reap) était en fait un hôtel à tourisme sexuel. L'hôtel est plein de vieux cochons de mon âge voyageant seuls qui écument les bars du coin à la recherche de conquêtes faciles. Vous vous imaginez bien que tout le monde est convaincu que je fais partie du lot et j'ai droit à des clins d'oeil et des remarques des gens dans la rue à chaque fois que je mets le pied dehors.

 

La chambre d'hôtel n'est pas si mal pour $25 mais c'est un peu glauque comme ambiance dans le hall. Heureusement, il n'y a pas de "bar girls" à l'hôtel même, mais il n'y a que ce genre de bars dans le quartier autour de l'hôtel. En fait, il écrivent "restaurant" mais j'ai vite réalisé qu'on allait pas là pour se nourrir et qu'il fallait chercher les vrais restos un peu plus loin. J'en ai trouvé un excellent tenu par un Français à deux coins de rue d'ici. Ça s'appelle Le Cyclo, c'est au coin de la 172e et de la 23e et je vous le recommande fortement si vous passez dans le coin. Il y a aussi un guesthouse au-dessus mais il affichait complet pour plusieurs jours.

 

Dernière précision au sujet des (jeunes) filles que j'ai croisé aux bras de leurs (vieux) clients : aucune ne me semblait mineure. Je dirais même que la plupart me semblent plus près de la trentaine que de 18 ans. Tant mieux, car j'avais réservé pour trois nuits dans cet hôtel et je n'aurais pas aimé voir ça de mes yeux.

 

Dès le deuxième matin, je suis parti à la recherche d'un autre hôtel et j'ai trouvé un véritable oasis en plein coeur de Phnom Penh : Le Bluelime. Tout juste derrière le palais royal, dans une rue tranquille et avec une magnifique piscine. Par contre, c'est 50$ la nuit, mais toujours avec le petit déjeuner compris. J'y passerai donc mes derniers jours au Cambodge avant de me rendre à Ho Chi Min Ville (Saïgon) où Sylvie viendra me rejoindre.

 

Donc, comme je le disais plus tôt, si vous ne trouvez pas ça normal de vivre dans ces conditions, vous risquez de trouver le temps long enfermé dans votre chambre d'hôtel, surtout si c'est un hôtel de passe. J'avoue que je m'ennuyais un peu de ma mère durant les premières heures mais j'ai vite trouvé mes repères. En plus du resto dont je parlais, j'ai trouvé le meilleur café en ville au Cafe Fresco. Il se trouve d'ailleurs juste en bas du Foreign Correspondant Club, une magnifique terrasse face au Mékong dans le quartier colonial de Phnom Penh où j'ai pris mes habitudes. Loin de la faune entourant l'hôtel Flamingos  (pourtant le site web avait l'air bien) que je quitterai demain matin sans peine.

 

Comme vous pouvez le constater, je suis un backpacker qui aime bien son confort.

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 07:41

J'ai visité des lieux magnifiques au cours de mes nombreux voyages. Je suis conscient que je suis choyé et privilégié de pouvoir contempler autant de merveilles de mes propres yeux.

 

Et ça continue...

 

Angkor Wat et moi.jpgJe viens de découvrir un autre de ces sites extraordinaires, quelque chose d'unique au monde et de très impressionnant : Les temples Khmers de la région d'Angkor.

 

Angkor débute à environ six kilomètres au nord de Siem Reap au Cambodge et s'étend sur des dizaines de kilomètres carrés. Angkor fut la capitale du royaume Khmer entre le 8e et le 14e siècle, grosso-modo. À son apogée, un million de personnes y habitaient (alors qu'il n'y en avait que 50 000 à Londres à la même époque). Angkor était l'épicentre d'un royaume couvrant le Cambodge actuel, le Laos, le sud du Vietnam, le nord de la Malaisie ainsi qu'une partie de la Thaïlande et de la Birmanie.

 

C'est sous de nombreux règnes impériaux Khmers que furent construits des dizaines de temples tous plus gros et extraordinaires les uns que les autres. La plupart de ces temples ont été édifiés en l'honneur de dieux hindous qui étaient ceux vénérés à l'époque. Mais avec le temps et les conquêtes, ils sont graduellement devenus des temples Bouddhistes.

 

Angkor Wat moine.jpgSuite à l'une des nombreuses occupations étrangères, cette fois-là c'était les Thaïs qui envahissaient le royaume Khmer, la capitale fut déménagée et toute la région d'Angkor fut désertée et s'est retrouvée graduellement engloutie par la jungle. Jusqu'à ce que des explorateurs français découvrent les ruines de ces temples au 19e siècle, ces merveilles avaient disparues de l'humanité.

 

Certains sites ont été plus ou moins restaurés et mis en valeur. C'est le cas du plus célèbre de tous ces temples, Angkor Wat.

 

À ce jour, il constitue encore le plus vaste temple religieux construit par l'homme. Ce temple est devenu un emblème national et on le retrouve d'ailleurs sur le drapeau du Cambodge.

 

D'autres temples sont demeurés enfouis dans la jungle et il paraît même qu'on ne les a pas encore tous découverts.

 

Ta Prohm Tomb Raider.jpgLe plus célèbre de ces temples envahis par la végétation est Ta Prohm. C'est là que furent tourné des scènes de Tomb Raider avec Angelina Jolie dans le rôle de Lara Croft.

 

Le plus extraordinaire lorsqu'on s'y en approche c'est de constater que finalement, ce ne sont que des gros blocs de rocs empilés les uns sur les autres et ce à des hauteurs assez vertigineuses pour l'époque. On se demande d'ailleurs comment ça fait pour tenir debout sans s'écrouler, surtout après 800 ou 900 ans.

 

Finalement, ce qui ajoute à la magie de ces immenses tas de roches ce sont toutes les sculptures qu'on a fait sur ces pierres pour y raconter des histoires de combats épiques et de festins divins.

 

Bayon faces.jpgIl y a beaucoup de bas reliefs d'Apsaras, ces nymphes dansant pour les dieux. Mais aussi d'impressionnats visages qui nous regardent intensément, comme les 216 sur le seul temple de Bayon.

 

Je suis vraiment impressionné d'avoir pu contempler tout ça. Si vous passez dans le coin, c'est un rendez-vous obligatoire.

 

Je vous laisse sur cette courte vidéo qui vous donnera une petite idée de la visite du temple de Ta Prohm dans la jungle. Vous entendez le son assourdissant des criquets? Imaginez maintenant qu'il y fait 36°.


Je suis maintenant prêt à bouger encore, mais cette fois pour Phnom Penh. Il paraît que c'est un peu plus rock'n'roll là bas. C'est ce qu'on verra... demain.

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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 02:14

Me voici rendu à Siem Reap, en plein coeur du Cambodge.

 

Un autre pays, une autre langue (le khmer), un autre alphabet (toujours le khmer) impossible à lire comme le thaï, une autre devise (le riel) mais cette fois on multiplie par 100 comparé aux baths ($1 = 3200 riels = 35 baths = 3 ringits) et pour la première fois de ce voyage, la conduite à droite, comme chez-nous.

 

Mes premières émotions sont un peu mitigées mais assez positives dans l'ensemble.

 

Tout d'abord, je n'ai jamais vu d'aussi près autant de pauvreté et de misère que depuis mon arrivée ici. Il faut savoir qu'il y a à peine 30 ans, ce pays était dévasté par Pol Pot et ses Khmers Rouges d'une façon radicale et brutale. En moins de quatre ans, ils ont tué des millions (je dis bien, millions!) de leurs compatriotes, surtout chez les citadins et les plus instruits. Certains estiment que c'est le tiers de la population de l'époque qui furent exécutés. ils ont vidé complètement du jour au lendemain la ville de Phnom Penh (une ville de 1,5 million d'habitants tout de même) et les autres grandes villes pour en expulser tout le monde. Y compris les malades, les vieillards et les infirmes qui se sont vu obligé de marcher vers la campagne et ce afin d'en faire des fermiers au nom de la cause Maoïste pure et dure. Ils ont interdit toute forme d'art, l'argent, la poste et ont coupé le pays du reste du monde. Tout ça s'est produit quelques années seulement après la fin de la guerre du Vietnam où les Américains ont joyeusement bombardé le Cambodge au napalm durant des années parce que des Vietcongs s'y cachaient.

 

Comment voulez-vous qu'un peuple se remette de ça?

 

D'un autre côté, c'est beaucoup mieux que ce que j'avais imaginé.

 

L'aéroport y est assez moderne. Aucun problème à l'arrivé si on a des dollars US en poche. On voit en entrant un grand comptoir avec une bonne douzaine de personnes qui sont là pour nous vendre un visa à 20$US. On remet au premier un formulaire que personne ne regardera. Il a besoin de deux photos mais j'ai oublié de les sortir de mes bagages avant le départ, donc je n'en avais pas sur moi. Pas de problème, il suffit d'ajouter 2$US de plus et on a plus besoin de photos comme par magie. Par la suite, ils se passent mon passeport de main en main, chacun ayant une petite tâche à faire, une petite étampe à étamper, une griffe à apposer, jusqu'au dernier qui me remet mon passeport avec le visa bien collé dedans sans poser de questions. Pas plus de questions à la douane, 3 ou 4 étampes plus tard me voilà sorti et ce sans que personne ne me demande les deux formulaires que j'ai dû compléter dans l'avion. Une vraie passoire, quoi! La seule chose qui les intéressait c'était mon 22$US.


Arrivée à Siem Reap.jpgUn coup mon bagage récupéré, quelqu'un m'attendait avec mon nom écrit sur une pancarte. C'est la deuxième fois que ça m'arrive, la première étant au Costa Rica il y a quelques années. C'était mon chauffeur qui m'attendait avec sa motodop, une sorte de moto tirant un tuk tuk plutôt confortable. Il faisait 36° et j'ai eu droit à ma promenade en plein air au milieu d'un trafic plutôt anarchique, sans stop ni lumières mais où tout le monde se faufile sans s'accrocher. Il y avait des vaches dans le milieu de la rue, des enfants à vélo qui sortaient de l'école et des centaines de motos.

 

Rendu près de la destination, nous empruntons une petite rue toute cabossée en terre battue (que du sable rouge qui colle aux vêtements) qui me mènera à mon hôtel, Le Tigre de Papier. Tout d'un coup, j'avais l'impression d'être rendu au fin fond de l'Afrique, mais sans Africains, me demandant si j'avais bien choisi mon hôtel.


Spa.jpgUne fois les sandales enlevées et laissées dehors au milieu de dizaines d'autres semblables, on découvre un très beau guesthouse avec une petite piscine et un spa pour 30$ la nuit, petit déjeuner et wifi compris.Il y a aussi un beau petit jardin avec un magnifique Bouddha ainsi qu'un petit bar-resto très sympathique (on commande et la livraison arrive d'un autre resto 15 minutes plus tard).

 

Juste avant la tombée de la nuit, j'ai décidé de prendre une marche jusqu'au coeur de la ville. À peine 10 minutes et me voilà rendu à un immense marché à ciel ouvert où on y sert de drôle de choses à manger que je n'ai jamais vu de ma vie. Contrairement à ce que je croyais, pas beaucoup de sollicitaion dans la rue et avec moins d'insistance que ce que j'ai connu jusqu'à maintenant. Ou c'est moi qui sait mieux composer avec? "Not now, thank you" avec un beau sourire et ils n'insistent plus. "Maybe later" et on achète la paix.

 

En chemin, je rencontre plein de gens sympathiques qui me font des grands hellos, qui rigolent un peu avec moi (un peu de moi aussi, j'imagine) et des enfants qui me parlent et me font aller la main. Tout le monde a un grand sourire sur le visage et ils sont assez jolis ces visages cambodgiens en général.

 

Bref, je ne sais pas si c'est moi qui s'habitue mais je me suis senti très à l'aise dans ces rues de sable rouge et plutôt bien dans un décor pas toujours évident à contempler. Lorsque je regarde les maisons, j'ai l'impression que les humains devaient vivre dans ce genre de condition au moyen-âge. Et encore! J'ai visité plusieurs villages médiévaux en Europe et c'était beaucoup plus moderne que ça. Je suis en train de terminer la lecture du roman Les piliers de la terre (très très bon malgré ses plus de 1000 pages, on ne veut pas fermer ce livre avant la fin - je vous le recommande fortement) et il s'agit d'une histoire se déroulant dans l'Angleterre du 12e siècle.


Vue de ma chambre Siem Reap.jpgOn y décrit en détail les moeurs et les habitudes de vie de l'époque et en général, les gens habitaient dans une maison en bois d'une seule pièce avec un toit en paille et un plancher en terre battue sur lequel ils faisaient un feu. C'est exactement ça que je vois en marchant dans la rue.

 

C'est d'ailleurs la première chose qui m'a frappé lorsque je suis arrivé à Siem Reap : l'odeur du feu de bois. Comme au camping ou dans un resto de pizza au four à bois. On remarque ensuite que les gens font la cuisson, sur la rue ou dans leurs taudis, avec des feux de bois.

 

Des conditions de vie du 12e siècle mais des gens au sourire radieux qui semblent sans soucis.

 

J'aime bien ces gens et je ne suis pas mal à l'aise de le côtoyer. Au contraire. Je ne me suis jamais senti autant dépaysé de ma vie et je m'abandonne à cette nouveauté. J'aime bien ce sentiment.

 

Maintenant j'ai bien hâte de visiter les temples d'Angkor (qui datent justement du 12e siècle), une des merveilles de ce monde. je vous en parle bientôt.

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moiFaire le tour du monde en sac à dos à 50 ans, c'est possible. Conseils, anecdotes et autres souvenirs de ce long voyage autour du monde réalisé en 2009 et des autres voyages qui ont suivi.

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